Je m’appelle Caroline, je suis infirmière puéricultrice et consultante en lactation IBCLC, formée en portage, massage bébé et en accompagnement du sommeil de l'enfant. Je suis spécialisée dans l’accompagnement périnatal de la naissance aux 6 ans de l’enfant. J’accueille les familles avec bienveillance et empathie dans le respect de leur projet parental et de leurs valeurs lors de consultations individuelles ou d’ateliers de groupe. Passionnée par mon métier, je continue de me former plusieurs fois par an afin de vous proposer un accompagnement de qualité, vous informant des dernières recommandations et découvertes scientifiques afin de vous permettre de faire un choix éclairé en adéquation avec vos valeurs. Je travaille également en lieu d'accueil enfants parents, en tant que référente santé accueil inclusif pour des micro-crèches et j'accompagne les équipes de la petite enfance via des analyses de pratiques professionnelles. 

En 2021, l’enquête nationale périnatale a révélé que 21,4% des accouchements ont lieu par césarienne programmée ou non. C’est donc une intervention assez fréquente et pour laquelle, il vous sera utile d’avoir eu des informations en amont auprès d’une consultante en lactation certifiée et de la maternité où vous allez accoucher, notamment si vous avez un projet d’allaitement. En effet, la pratique et les études montrent que les parents ayant reçu des informations sur ce qu’est une césarienne, son déroulé, ses suites, ainsi que les éléments qui favorisent un bon démarrage del’allaitement, sont plus confiants et plus autonomes dans la mise en place de l’allaitement.

Qu’est-ce qui peut rendre l’initiation de l’allaitement plus difficile en cas de césarienne ?

Parfois vécue comme un soulagement lorsque le travail a été très long par exemple, la césarienne est souvent vécue comme un échec et des sentiments de tristesse, de honte, de culpabilité peuvent surgir. C’est un véritable processus de deuil qui se met en place et vous pourriez avoir besoin d’une personne bienveillante auprès de vous, qui vous valorise et vous soutienne dans vos projets.

En réalité, ce n’est pas la césarienne en elle-même qui retarde la montée de lait mais les difficultés rencontrées pour les mises au sein qui en sont responsables. Il est effectivement possible que vous vous retrouviez confrontée à des difficultés pour mettre facilement votre bébé au sein (même si ce n’est pas le cas pour toutes les mamans) : cathéter pouvant restreindre vos mouvements, alitement, première mise au sein plus tardive, douleurs, difficultés à vous lever pour prendre votre bébé ou encore difficultés à trouver une position confortable pour mettre votre bébé au sein.

Lors des césariennes, les anesthésiants peuvent donner des nausées et vomissements. A ce moment-là, même si la maternité propose de vous amener votre bébé pour faire des tétées au bloc, il est possible que vous ne puissiez pas proposer le sein à votre bébé du fait de votre état de santé.

Pour certains bébés, l’initiation de la tétée se fera naturellement alors que pour d’autres, cela peut être plus complexe (par exemple la nécessité de soins en couveuse ou encore un bébé encore endormi). Les drogues utilisées pour l’anesthésie peuvent induire un état de somnolence plus important chez votre bébé et si vous n’avez pas eu de contractions avant la césarienne, votre bébé peut ne pas avoir l’état d’éveil physiologique qui intervient habituellement après la naissance.

Enfin, les positions habituellement montrées aux mamans allaitantes ne sont, bien souvent, pas les plus adaptées. La madone est très douloureuse au niveau de la cicatrice, quant à la position allongée sur le côté, elle peut être difficile à réaliser avec un tout petit bébé et ses pieds peuvent venir appuyer au niveau de la cicatrice.

• Mettre votre bébé au sein le plus tôt et le plus souvent possible :

L’idée est de stimuler fréquemment vos seins pour envoyer le message à votre corps que votre bébé est né, tète et qu’il faut qu’il produise du lait. Au début, vous produirez du colostrum puis celui-ci se changera en lait mature. C’est ce que l’on appelle la montée de lait. Elle peut intervenir un peu plus tardivement lorsque l’accouchement se fait par césarienne du fait que les tétées peuvent être moins précoces et moins fréquentes. Toutefois, même si la montée de lait n’a pas encore eu lieu, les tétées fréquentes sont importantes car elles permettent la stimulation de votre lactation et fournissent à votre bébé de petites quantités de colostrum régulièrement. Le colostrum est un aliment très concentré, riche en protéines et en anticorps qui permet de subvenir aux besoins de votre bébé pendant cette période. La complémentation d’un bébé dont la maman a le projet d’allaiter ne devrait se faire que pour des raisons médicales justifiées. Des tétées fréquentes et efficaces vont permettre de stimuler la lactation de manière efficace. Pour les favoriser, le peau à peau est un allié à ne pas négliger.

En plus de maintenir sa température corporelle, la régularité de son rythme cardiaque et respiratoire, de permettre la colonisation par la flore bactérienne, de lui permettre d’être rassuré car il retrouve les éléments qu’il connaissait in utero, de limiter la perte des calories, le peau à peau permet de garder votre bébé à la bonne adresse et augmente le nombre de mises au sein.

Sur votre sein, ventre contre vous, votre bébé peut utiliser ses compétences de manière optimale grâce à la stimulation de ses réflexes archaïques qui lui permettent d’être actif pour la prise du sein et de téter efficacement. Quant à vous, vous pourrez détecter rapidement les signes qui montrent que votre bébé est prêt à téter et l’aider à prendre le sein.

• Et si votre bébé ne peut pas téter les premiers temps ?

Si votre bébé ne peut pas téter les premiers temps, exprimez votre lait dans les heures qui suivent la naissance, et ce de manière régulière, toutes les 2-3 heures (au moins 8 fois par 24 heures) pour assurer la mise en place d’une lactation adaptée. Cela permettra également de recueillir de petites quantités de colostrum que vous pourrez donner à votre bébé.

Si votre césarienne est programmée, il est possible que vous exprimiez votre lait en fin de grossesse pour recueillir le colostrum dans de petites seringues que vous pourrez congeler (attention à ne le faire qu’une seule fois par jour car trop d’expression du lait peut déclencher l’accouchement). N’hésitez pas à parler de cela avec l’équipe de la maternité où vous avez prévu d’accoucher.

• La position de votre bébé au sein :

Le premier point important est de vous installer dans une position confortable pour vous. Pour cela, vous pouvez vous positionner comme si vous souhaitiez regarder un film ou lire un livre pendant plusieurs heures : semi-inclinée (le degré d’inclinaison confortable pour vous sans que ce soit à plat dos) en utilisant tous les coussins nécessaires pour soutenir les zones de votre corps qui le nécessitent et vous permettre d’obtenir un maximum de confort.

Vous pourrez ensuite demander à ce qu’on vous aide à positionner votre bébé sur votre buste, la tête sur le sein, son ventre face à vous et un appui au niveau de ses pieds. Positionnez votre bébé en diagonale ou transversale pour que ses pieds n’appuient pas sur la cicatrice de la césarienne. Il est possible d’utiliser un bandeau de portage pour maintenir votre bébé mais il peut être difficile de le positionner autour de votre buste avec les douleurs pouvant être ressenties lors des mobilisations.

Dans cette position, vous pourrez vous reposer avec votre bébé à la bonne adresse, en étant vigilante aux signes qui montrent qu’il est prêt à prendre le sein. L’apesanteur vous aidera ainsi à maintenir votre bébé contre votre corps, vous forcerez moins, aurez moins de douleurs liées à la cicatrice et votre bébé pourra utiliser ses compétences de manière optimale.

• Les douleurs :

En plus des douleurs liées à la césarienne, vous pouvez ressentir les tranchées pendant les tétées de manière plus importantes si vous n’avez pas eu de contractions pour le travail (contractions de l’utérus sous l’effet de l’ocytocine pour revenir à sa taille et place antérieure). Il est important de prendre les médicaments prescrits par les soignants pour soulager les douleurs que vous pourriez ressentir. Ne pas les prendre pourrait être contreproductif car le stress et les douleurs peuvent avoir un impact négatif sur l’allaitement.

• Le soutien :

Vous aurez certainement besoin de soutien logistique mais aussi psychologique. N’hésitez pas à solliciter votre entourage le temps que vous vous remettiez de l’accouchement, pour vous apporter votre bébé si besoin mais également pour les tâches du quotidien. La place du coparent est souvent cruciale pour assurer un environnement favorable à la mise en place de la lactation, vous apporter votre bébé, vous aider à le positionner au sein, vous valoriser et vous soutenir dans les moments de doutes.

Pour les familles qui ne peuvent pas recevoir l’aide de leurs proches, il est possible de se renseigner pour une aide à domicile sur quelques heures par semaine.

Enfin, renseignez-vous sur les professionnels spécifiquement formés à l’allaitement et rencontrez-les si possible avant l’accouchement pour obtenir des informations avant ainsi que savoir qui contacter en cas de difficultés.

Vous pouvez avoir besoin de temps pour vous remettre de cette intervention. N’hésitez pas à solliciter le personnel de la maternité et à demander de l’aide à votre entourage. Cela vous permettra d’être plus sereine pour la mise en place de l’allaitement, faire connaissance avec votre bébé mais également d’obtenir plus de repos, essentiel pour aider votre corps à se rétablir. Avec les bonnes informations et le soutien nécessaire vous prendrez confiance en vous et en votre bébé et pourrez allaiter votre bébé dans les meilleures conditions possibles.

N’hésite pas à me contacter via mon Instagram @carolineplas_puericultrice et tu peux aussi retrouver toutes mes disponibilités ici ainsi que mon site internet.